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K2
12 septembre 2010

Des hommes...

Un film de Xavier Beauvois, vu dans une salle pleine, ce samedi.

affiche_beauvois

Volontairement je n'en avais rien lu, je savais seulement quel était l'argument. Avec un tel scénario, quel traitement ...? Voilà ce qui m'intéressait.

Deux heures de film, un rythme lent volontairement, une première partie dont l'ancrage dans le quotidien permet de voir quelles sont les relations et quelle position occupent les moines près de la population locale. C'est simple, il y a du respect et de l'amitié, on coopère, on construit et on survit ensemble.

Et puis la situation se tend.

Une équipe de travailleurs étrangers est massacrée par un groupe islamiste et la terreur s’installe dans la région. L'armée propose une protection aux moines qui la refusent.

Les doutes apparaissent, le cinéaste filme l'intériorité, le dilemme de chacun ( partir ? rester ?) la réflexion personnelle qui fait son chemin. Les premiers moments de discussion des moines sont partagés, incertains, la peur est là, l'interrogation les renvoie  simultanément  à leur condition d'homme aussi bien -si ce n'est plus- qu'à leur mission dans le monastère.

Chacun des moines sera dans ce cheminement à la fois seul et partie prenante d'un collectif qui ne le jugera à aucun moment. Avec des moments difficiles, en creux, où chacun est pris par des pensées contradictoires, mais où le soutien des uns par les autres est sans faille.

Tout cela est filmé très à plat par Beauvois, sèchement, il n'y a pas de pathos, il n'en rajoute pas. Les dialogues s'en tiennent au strict nécessaire et  je ne vois que deux scènes un peu "spectaculaires" ou plutôt "lyriques" : le repas sur la musique de Tchaikovski et le chant dans la chapelle alors qu'un hélicoptère assourdissant survole les lieux. Ces deux moments un peu repérables sont peut-être les plus faibles du film qui perd son fil non-démonstratif en surlignant un peu ...

Et l'échéance approche, inexorable, l'on se sent noué mais il n'y a pas de chantage émotionnel.
Michael Lonsdale est toujours aussi bien, comme l'ensemble des acteurs-moines, avec un petit point de faiblesse - à mon avis - sur la prestation de Lambert Wilson qui peine un peu à traduire ses tourments intérieurs. 

fr_re_am_d_e_et_fr_re_luc (Laissez passer l'homme libre...)

Profondément respectable, l'aspect religieux - que je ne partage absolument pas au niveau des convictions personnelles - est forcément très présent vu le thème, mais sans être étouffant.

Au bout du compte, c'est un bon film, très bien fait, juste. Qui relate des questions universelles avec équilibre et mesure, sans donner de leçons :  la complexité des choses, la difficulté de choisir dans certains cas, particulièrement ceux où l'absurdité et l'incompréhension semblent gouverner... 

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Commentaires
D
Bonsoir K, je suis contente que tu aies aussi aimé ce film dont j'ai surtout apprécié l'humilité dans le traitement du sujet. Je suis d'accord avec toi pour les petites réserves que tu fais: L Wilson et la scène de musique de Tchaikovski (qui fait un peu mélo). Bonne soirée.
K2
  • description courte (d.c) déconnologie combinatoire (d.c) discontinuité contradictoire (d.c) définition compliquée (d.c) distorsion cohérente (d.c) dispositif caustique (d.c) discrète concision (d.c) double-cloison (d.c) diverses chroniques (d.c)
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