Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
K2
7 mars 2008

This - cd

THIS - 1998
Peter Hammill - solo 

front_THIS

Et un grand disque de plus pour Hammill en 1998, histoire de fêter dignement 30 ans d'activité, 40 albums et ses 50 ans à lui. Magnifique design de la pochette et du graphisme, limite "propret".
Et le contenu musical en vaut la chandelle.
Ce disque ne contient aucun titre qu'on pourrait éliminer ou qualifier de "filler" comme on dit outre-Manche, c'est-à-dire avec une fonction de remplissage.
Inhabituel chez PH, 3 courtes pièces (= fragments) qui ne dépassent pas la minute Frozen in place, Unready et Unsteady. Elles sont parfaitement à leur place. Leur fonction, en dehors de leurs qualités propres, est d'harmoniser ou d'homogénéiser la tonalité de l'album.
Les contributions des musiciens (Ellias, batterie, Gordon, violon et Jackson saxophones et flûtes) sont parfaitement intégrées aux compositions, Hammill ne cherchant pas toutefois - me semble-t-il - un son de groupe.
Jackson s'avère par exemple royal sur Unrehearsed , morceau de choix dont la progression phénoménale et la violence contenue qui finit par exploser nous ramène dans des contrées que Hammill avait un peu délaissées dans ses précédents albums.

backTHIS

Unrehearsed est un morceau un peu mystérieux, presque codé, dans lequel on ne sait trop à qui s'adresse l'auteur, et ça peut très bien être lui-même.
Stupid pratique l'auto-dérision avec succès en constatant nos erreurs répétées dont on ne tire décidément pas les leçons. Très rafraîchissant musicalement, après une intro où Hammill pousse une espèce de cri incroyable...et inattendu !
Since the kids se rattache aux grandes chansons hammilliennes sur la relation parents/enfants après Wilhelmina 74, puis Autumn 77, après Sleep Now 86, avant Once you called me 2002. Encore trois ou quatre et il pourra sortir une compilation- concept-album.  Dans celle-ci, il interroge la relation de couple et ses modifications quand arrivent les enfants, et le fait qu'on n'apprend pas à être parent autrement qu'au fur et à mesure...
Nightman , superbe, a un côté Dr Jekyll & Mr Hyde. Le personnage interprété par Hammill semble vivre un rêve demi-éveillé, en est-ce un d'ailleurs ? C'est décidément un registre où Hammill excelle, des histoires un peu fantastiques, des rêves mi-éveillés, des questions sans réponses...Toute la force de la chanson tient dans ce qu'elle ne tranchera pas.
Textes et musique extraordinaires avec un violon flamboyant de Stuart Gordon.

At the dead of night, I woke
with the sense that my dreams were escaping,
all uncannily unspoken
like words at the tip of a foreign tongue         
.../....
Was it to myself I came
or to some other strange and parallel existence?
Will I ever see tomorrow,
to wake and begin it again?
   

Fallen est très belle également, qui exprime une mélancolie teintée d'incompréhension lorsqu'on revient sur des lieux où l'on est déjà passé, des villes qui ont changé, quelles qu'en soient les raisons. Superbe coda pour ce morceau, une fin qui est absolument imprévisible.
Always is next est très rythmée y compris dans la scansion presque déclamatoire du chant. Une histoire de sexe à l'arrière de la voiture, qui puise éventuellement son inspiration dans les standards /stéréotypes américains si j'ai bien suivi, mais... qui tourne mal.
The Light Continent  termine le disque et nous plonge pratiquement un quart d'heure dans une atmosphère irréelle. Il faut reconnaître que Hammill expérimente et se renouvelle encore et toujours.
Un morceau atmosphérique, "ambient" que Hammill n'avait jamais fait, qui conclut une décennie passée à explorer les sons, les textures.
La voix est posée, elle semble être la seule source de lumière d'un morceau plongé dans la pénombre en permanence.
C'est un morceau de bravoure, certes, magnifique composition, superbement chanté, mais je n'adhère pas, je m'ennuie au bout de 5 minutes.
Ce sera ma seule réserve pour cet album qui est une des belles réussites de Hammill dans les années 90, marquant une vitalité intacte pour aborder les années 2000.
Avant de finir, cet album me replonge aussi dans l'époque du concert de Nancy en 1999, deux extraits Unrehearsed et Nightman avaient été joués par Hammill /Gordon en duo. Excellent moment dans un bar, ancien entrepôt (Terminal Export), où les deux hommes avaient enflammé le public composé d'une petite centaine de personnes...

Vous avez bien lu, oui, à peine cent personnes...
Sic transit gloria mundi.

Publicité
Publicité
Commentaires
K2
  • description courte (d.c) déconnologie combinatoire (d.c) discontinuité contradictoire (d.c) définition compliquée (d.c) distorsion cohérente (d.c) dispositif caustique (d.c) discrète concision (d.c) double-cloison (d.c) diverses chroniques (d.c)
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité