Les Falsificateurs - fin

J'avais publié une note il y a quelque temps (septembre exactement) dans laquelle j'expliquais les excellentes perspectives qui s'annonçaient après le début de la lecture du roman d'Antoine Bello LES FALSIFICATEURS.
Pris par le flot, je n'avais pas donné suite, et il me semble bien temps de le faire.

Les promesses sont tenues, il y a une péripétie -que je ne révèlerai pas- que j'avais éventée, mais cela ne gâche en rien le plaisir d'une histoire solide, bien racontée, aux personnages finalement énigmatiques dans leur quête.
On pourrait se méprendre je pense sur le style de Bello qui peut paraître détaché ou "à plat", sans grands effets. Je pense au contraire qu'il y a une belle adéquation avec le sujet : les histoires que produisent les héros sont des fictions qui s'appuient et se complètent de documents, elles ont donc forcément un petit côté "dossier"  qui leur donne un air clinique.
Cette économie de moyens crée d'autant plus le vertige que ce sont de petits détails qui peuvent influer, comme si l'on était dans un jeu de dominos géant où tout s'enchaîne, sujet au battement d'ailes du papillon...
Enfin Bello évite avec brio tout ce qui aurait pu toucher aux théories conspirationnistes, ce qui donne tout son poids à la suggestion, au doute, à l'incertitude...
Nul doute qu'on n'a plus le même regard sur l'actualité ou l'histoire, une fois le livre refermé.
Un très bon moment de lecture, un auteur - pour moi- à suivre...

Comments

[K]

Gilles > Pour moi, oui. On y retrouve les qualités de Bello, évidemment au service d'une autre histoire, et le tout tient fort bien la route, il y a un art du détail, de la suggestion, un goût de l'absurde intéressants car rien n'est asséné.

[Gilles Aitte]

aussi intéressant que l'éloge de la pièce manquante donc ?