Lecture...s

Ah ! la fameuse Pile A Lire... ou devrais-je plutôt dire serpent de mer ? Tonneau des Danaïdes ? Toujours là,et toujours changeante,immobile mais déconstruite et reconstruite,un peu comme la mer toujours recommencée ?

Elle s'est allégée de quatre ouvrages dernièrement, au sens positif, puisque ce furent de bons moments de lecture.

Lu en une petite demi-journée, "Sur la plage de Chesil" de Ian McEwan est un court roman qui décrit comment en une soirée de 1962 bifurque irrémédiablement la vie de jeunes mariés venus passer leur lune de miel dans une vieille auberge du Dorset. Fascinant rapport au temps où des moments clés, courts vis-à-vis d'une vie entière, la déterminent complètement. Ecriture sèche, ironie et distanciation british palpables par endroits, bref un bon moment.

Dans un genre différent, "Les Eclaireurs" d'Antoine Bello permet de retrouver le CFR (Consortium de Falsification du Réel)qui était à l'oeuvre dans les Falsificateurs deux ans auparavant. L'heure du désenchantement, des changements dans un 2é roman tout aussi maîtrisé mais qui m'a moins emballé (le plaisir de la découverte sans doute un peu éventé)que le premier en raison de la répétition des procédés et de leur forte documentation, riche de trop de détails m'a-t-il semblé. Aurait mérité - à mon sens- d'être plus resserré.

Poursuivons avec "L'Affaire Lerouge" d'Emile Gaboriau, aux sources du roman policier en plein XIXe siècle. Un long roman dans la pure tradition (notamment celle des "pavés" feuilletonnesques),à la belle écriture, et bien construit car cela reste vraisemblable et logique. Un roman qui en appelle d'autres : "Monsieur Lecoq" , "Le dossier 813" qui sont déjà quelque part dans la Pile A Lire !!!

Enfin, les forme brèves, avec les nouvelles de Paul Fournel, titrées "Courbatures" : de petits instantanés, histoires où ses personnages sont à un moment exposés , en pleine lumière, et puis "redescendent" ... Apparaissent alors les bleus,les courbatures qui se font sensibles. Toujours et encore, la belle écriture de Fournel, cette sensibilité qu'on devine au détour des situations et des mots, où beaucoup est dit en peu de mots.

Comments

[Anne]

Que vivent les piles à lire et ne jamais se retrouvent asséchées, non mais ho !