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K2
30 août 2007

Godbluff - cd

1975 - Van der Graaf Generator

godbluff

 

 (Hammill Banton Jackson Evans )

Le dernier album de VdGG remonte à plus de 3 ans lorsque s’avance Godbluff en 1975.
Que faire après Pawn Hearts ? C’est une question à peine – vraiment à peine - valable pour ceux qui en 75, connaissant le groupe, connaissant l’album Pawn Hearts de 71, se sont procuré ce nouveau disque en se demandant ce qu’ils allaient y trouver.
Et surtout s’ils n’oublient pas que le groupe a cessé d’exister dans l’intervalle, ce qui répond sans doute partiellement à la question.
Et surtout s’ils tiennent compte que les musiciens ont régulièrement travaillé ensemble sur les disques solos de Hammill.
Et surtout s’ils tiennent compte de « Silent Corner » solo de Hammill en 74 aux parfums vandergraafiens sur un bon tiers des morceaux et de Nadir solo de Hammill en 75 où tout le monde est là. Comme une joie de jouer et une énergie retrouvées après les sommets de Pawn Hearts dont l’exigence, l'expérimentation, l'exploration et la folie avaient vidé les musiciens.

Pour les autres, la question est juste une fausse question, surtout si on découvre les albums bien des années plus tard, et dans le désordre en plus !
La "vraie" question est surtout d’observer comment avec cet album le groupe est plus que jamais créatif et tourné vers l’avant, vers le changement perpétuel. Car là on s’aperçoit que Van Der Graaf résout ce « problème » aisément sans se préoccuper en réalité de ce qui fut et n’est plus.
Ils jouent leur musique « pied au plancher » en faisant table rase du reste.
« Godbluff » est peut-être moins complexe (moins d’effets électroniques par ex.) que "Pawn Hearts" mais il ressemble à de la lave en fusion. La production assurée par le groupe lui-même donne un son ramassé et cohérent qui densifie tout l’album.
Incandescente, la musique est au premier plan, elle ne s'encombre plus d'aucun effet. C’est cru, abrupt, dur, sans compromissions, parfois sauvage. Et donc éblouissant.

4 titres seulement pour un peu moins de 35 minutes.
Undercover Man / Scorched Earth / Arrow / The Sleepwalkers .

Passionnée, la voix de Peter Hammill se fait plus rauque et rageuse que jamais (Arrow) dans une superbe évocation du temps aux images allégoriques extraordinaires qui évoque toutes les «gesticulations» humaines pour échapper à son emprise alors qu’en bout de course nous finissons tous « impaled upon the arrow ».
Funambule en équilibre, Hammill nous emmène sur des sentiers escarpés et poignants d’abord avec  Undercover Man où l’identité, l’introspection, l’alter ego, sont de mise puis, avec Scorched Earth, sur l’absurdité des grandes choses au nom des grandes idées que l’Homme se donne à faire, souvent synonymes de ravage et destruction (la politique de la terre brûlée) …
Enfin, si Sleepwalkers est le morceau le plus long (presque 11 minutes) il n’en est pas moins passionnant dans sa construction musicale et sa thématique (les somnambules) laisse Hammill nous emmener sur conscience/inconscience, nuit/jour, dédoublement de personnalité, les créatures qui ne vivent que la nuit...La grande ambivalence de tout cela (qui est fou finalement ? qu’est-ce qui est vrai ?) est traitée avec quelques touches d’humour noir bienvenues…y compris musicalement où un cha-cha-cha survient comme par mégarde au milieu du morceau !
Musicalement justement, puissance, énergie, vitalité sont là, et n’oublions pas que VdGG a toujours été une particularité côté instrumentation car sans « vrai » guitariste soliste, ni (durablement) bassiste attitré !
Banton emmène tout à l’orgue, comme une araignée qui tisse la toile sur laquelle les comparses vont s'arrimer, il jongle aussi avec les pédales de basse. Jackson cisaille le tout de stridences au sax et d’incises douces ou mélancoliques à la flûte. Quant à Evans il assure une rythmique feutrée et changeante, extrêmement efficace qui n’est pas pour rien dans l’édifice que Hammill complète avec guitare électrique et piano, une nouveauté de sa part en regard des albums antérieurs.

Alors ?
Un album remarquable où aucun rendez-vous n’est manqué. Par ses accents épiques, par ses moments tour à tour sensibles, violents et écorchés, Godbluff forme un ensemble cohérent dans l’esprit, l’inspiration poétique et la splendeur musicale. Impressionnant de talent.

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Commentaires
K
Fog > Vrai que STILL LIFE est "mélodique", ce qui selon les "standards" hammilliens n'exclut pas une certaine rugosité ;)<br /> Mais ce sera l'objet d'une chronique future !
F
Je me permets un petit mot pour Anne. Tu sembles avoir succombé à la chronique de K et sembles désirer de découvrir "GodBluff". J'aimerais simplement, au cas où tu ignores la moindre note de Hammill/VDGG, plutôt te conseiller le disque suivant pour une première approche. "Still Life" est dans la continuité de ce "Godbluff" mais le sens mélodique de Hammill y est beaucoup plus magnifié, et c'est réellement d'une beauté unique."Godbluff" est bien sur un grand disque, mais beaucoup plus brut, une sorte de "mur du son" noir et torturé au maximum, qui peut soit fasciner, soit rebuter ( surtout le novice)....Et si tu accroches à "Still Life", il sera alors temps de venir à "Godbluff". Voilà, c'est juste un avis perso...Ceci dit, dommage que "Arrow" à mon sens le vrai highlight du disque soit le seul extrait à n'avoir pas été joué depuis la reformation de 2005...
K
...les 3 chroniques de septembre seront (dans un ordre non déterminé) Aerosol Grey Machine, Sitting Targets, And Close as This.
K
Fog > pour la précision ! C'est corrigé.<br /> Anne > oui, il faut écouter car, en plus, cela dépasse les mots !
F
Juste une correction, "Pawn Hearts" date de 1971 et non pas de 1972.
K2
  • description courte (d.c) déconnologie combinatoire (d.c) discontinuité contradictoire (d.c) définition compliquée (d.c) distorsion cohérente (d.c) dispositif caustique (d.c) discrète concision (d.c) double-cloison (d.c) diverses chroniques (d.c)
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