Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
K2
23 septembre 2006

BIENVENUE AU CLUB ...

 

Deux romans de Jonathan Coe formant une suite  "Bienvenue au Club" et "Le Cercle Fermé" m'ont permis en cette année 2006 la découverte d'un très bon auteur qui m'avait "échappé" jusqu'ici.

coe_1

 

Dans le premier, on est dans les années 70 en Angleterre (l’Angleterre pré-thatchérienne)et Coe nous entraîne plus exactement à Birmingham.

Il y est question de mutations, bouleversements sociaux, culturels et historiques comme les attentats de l'IRA, le déclin industriel et du pouvoir des syndicats, l'arrivée de Margaret Thatcher, l'émancipation des femmes, de la vie des adolescents ou étudiants bercés par le rock, puis le punk...
Le récit s'inscrit dans cette atmosphère de changements en mêlant parfaitement l'histoire collective et les destins personnels, sans somber dans l'exercice de style, le prétexte ou l'artificiel.
L'atout important, ce sont les personnages dont nous allons suivre l'évolution : ils sont extrêmement bien dessinés, avec tous quelque chose d'intéressant qui va motiver qu'on s'attache à eux, qu'on souhaite les accompagner et en savoir plus sur leur histoire.
La force du roman tient bien dans cette palette de personnages et dans la conduite du récit qui progressivement nous met sur le même chemin qu'eux.

Et n'oublions pas que ça grince, l'ironie est au rendez-vous, sans verser pour autant dans le cynisme le plus noir !

On retrouve les mêmes 20 ans après  dans " Le Cercle Fermé".

coe_2

Et le plaisir est intact.
Le récit s'appuie à nouveau sur les liens entre "l
'intime" et l'Histoire, évoque le libre-arbitre (aspects politiques en plein "Blairisme"), suggère la difficulté à composer avec l'absurdité de la vie tout en la vivant, et ne tombe à aucun moment dans la fresque grandiloquente, sentencieuse, irrespirable : un écueil surmonté haut la main. 
Si le ton change un peu, peut-être est-il un peu plus désenchanté, quelquefois clinique, mais les grandes lignes de notre époque, du monde où nous vivons sont bien tracées.
Coe ne fait pas de "cadeau" : les portraits, les situations sont sans concession, cela reste drôle mais ça tire vers le rire jaune et s'il y a de la tristesse,de la mélancolie devant les idéaux enfuis, les illusions perdues, Jonathan Coe nous épargne la compassion. Ouf.
Cette belle chronique en deux volets, bien ancrée dans le contexte historique, ne perd jamais de vue ses personnages, leur condition humaine, et restitue finement la haute complexité d'un monde ni blanc ni noir ni gris...en laissant son lecteur se faire son idée. Précieux.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
K2
  • description courte (d.c) déconnologie combinatoire (d.c) discontinuité contradictoire (d.c) définition compliquée (d.c) distorsion cohérente (d.c) dispositif caustique (d.c) discrète concision (d.c) double-cloison (d.c) diverses chroniques (d.c)
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité