Un Samedi soir sur Chinon

Samedi dernièr nous avons vécu une belle soirée musicale du côté  de la Collégiale de Chinon, dans le cadre du Festival CHINON EN JAZZ que nous fréquentons avec plaisir depuis quelques années.
Le premier groupe LE MYSTERE DES ELEPHANTS (qu'ils me pardonnent) était "trop festif" pour moi pour ne pas être -finalement- purement anecdotique. Ce fut donc l'occasion de nous attabler devant une assiette et un verre de rouge !

Les choses sérieuses commencèrent avec un groupe appelé Les NIOU BARDOPHONES un groupe qui vaut beaucoup mieux que son nom ! J'étais déjà confiant en lisant dans le programme que leur instrumentation consiste en une bombarde et une cornemuse alliées à un saxophone baryton et une batterie. Cela me semblait prometteur car original et j'avais le sentiment qu'ils pouvaient nous proposer une utilisation "décalée " de leurs instruments.

Bingo ! Le sax utilisé parfois quasiment comme une basse pour la rythmique, un excellent batteur inventif, la bombarde comme la cornemuse dans des registres parfois "free" nous ont permis de ne jamais penser que nous étions au coeur de la Bretagne trad pure et dure (j'ai rien contre mais c'est pas ce que je cherchais ce soir-là !). Pas de méprise donc !

De très bonnes compositions, à la construction originale, de superbes ambiances mêlant des rythmiques d'enfer à des moments plus intimistes, en résumé une palette variée où tout semble possible, une belle joie de jouer, et le public (qui a supporté la cornemuse) a été conquis qu'ils ont quitté sur une "berceuse" franchement réussie.

Le temps d'une mise en place et ce fut le tour du JEF LEE JOHNSON Trio.

Je connais ce guitariste présent dans le groupe URSUS MINOR (avec François Corneloup) et je possède un de ses albums titré THISNESS, un album un peu composite ou hétéroclite car il y a beaucoup d'invités mais qui s'avère malgré tout fort intéressant.

Venu de la scène musicale américaine de Minneapolis, ce guitariste est fortement sous influence Jimi Hendrix mais sans s'y enfermer pour autant, car sur des grilles rock-blues, il est capable de partir en impro sur des cavalcades jazz où se greffent aussi de super grooves bien funk. Il fait preuve d'une belle sensibilité aussi, on le constate au chant quand il égrène quelques blues bien rocailleux, le tout au sein d'un trio bien soudé où j'ai apprécié à la fois la sobriété du bassiste et la frappe sèche et implacable du batteur, avec des sons parfois très métalliques, mais dont le registre ne se limite pas à cela pour autant.

Ce fut donc une bonne soirée musicale où l'on retrouvait bien l'esprit de ce festival qui mêle découverte, coups de projecteur et coups de chapeaux, jeunes talents, musiciens confirmés, aspects festifs et moments exigeants...

Et on s'arrêta là pour le week-end car le lendemain, malheureusement, la pluie était au rendez-vous et nous avons lâchement renoncé au programme proposé...