Singularity - cd

SINGULARITY est le titre du nouvel album solo de Peter Hammill qui paraît en décembre 2006.

   
Lorsque l'on suit très assidument la carrière (l'oeuvre) d'un artiste, l'arrivée d'un nouvel album est toujours un moment un peu particulier.
C'est un peu comme un rendez-vous avec un ami lointain, à qui l'on pense souvent, quelqu'un que l'on est heureux de retrouver périodiquement après un intermède sans nouvelles trop récentes.

Comme pour l'ami, on se demande ce que réservent ces retrouvailles.

Va-t-on le "reconnaître" ? Comment ça va ? A-t-il changé ? Un peu, beaucoup ? Et que va-t-il nous raconter cette fois-ci ?

On est comme traversé de sentiments un peu contradictoires... Car, au bout du compte, va-t-on retrouver la signature, le style qu'on apprécie (et qui fonde le lien) sans qu'il ne se caricature lui-même ou se répète trop ?
Y aura-t-il évolution ? 

Alors, voici les premières impressions...
Quelques dix écoutes "au compteur" et ... sur 9 morceaux, globalement 1 TITRE SUPERBE c'est Event Horizon (2)magnifique sur tous les plans. Ensuite j'apprécie le (9) White Dot où tous les effets "enfin" me semblent avoir leur place, être justifiés.

Je "rentre" bien dans le très court instrumental (7) Of Wire, Of Wood plein de tension, très serré, qu'on retrouve certes dans le (8) Friday Afternoon qui par contre ne passe pas. Finalement c'est comme si j'aimais la version courte !
Le reste Our eyes give it shape (1) Famous last words (3) est classique, pas plus, et un peu convenu. C'est bien fait, mais Hammill fait du Hammill. Deux morceaux disons "intermédiaires"...
Après ça se gâte, le (4) Naked to the flame, le (5) Meanhile my mother, le (6) Vainglorious Boy, enfin le (8) Friday afternoon ne parviennent pas à m'accrocher. Je les ressens comme des tentatives louables mais un peu vaines. La sauce ne prend pas. Rien de notable n'accroche.

Impression d'ensemble, un album qui est très bien fait, l'engagement de Hammill, son intégrité artistique légendaires ne font aucun doute, mais souvent trop d'effets, de triturages au niveau son finissent par nuire au propos en nous en détournant et ne "fonctionnent" qu'en de rares occasions (morceau 9 voir plus haut). Sur le plan de l'inspiration, si le ton est volontiers noir ou funèbre, n'oublions pas que Hammill a survécu a une attaque cardiaque fin 2003... Cela n'empêche pourtant pas qu'il y a beaucoup de réminiscences ou - pire- de tics (cf. Hammill fait du Hammill) !
Alors ? Verdict très moyen, pas un album qui va "surnager" dans mon panthéon personnel !