Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
K2
30 mai 2006

Pawn Hearts - cd

La relation à cet album peut varier selon qu’on l’a découvert à sa sortie ou plusieurs années après. Etant dans le 2e cas, j’imagine aisément le choc qu ‘il a pu représenter pour ceux qui ont eu la chance ( car c’est une chance je pense) de le découvrir à sa sortie.

On est au début des années 70, tout est possible, certains musiciens partent tels des explorateurs à la recherche de continents musicaux vierges, territoires encore jamais foulés.

pawn_hearts_cover 1971 Van Der Graaf Generator - Pawn Hearts

Van der Graaf Generator s’embarque donc, et cherche (se cherche éventuellement), expérimente, pousse, essaie en permanence d’aller plus loin. Au point de se retrouver ailleurs pour le meilleur, tout en assumant le risque d’arriver nulle part pour le pire. Tout y passe, les formats ( 3 morceaux pour 1 disque !), l’expérimentation sonore et les techniques d’enregistrement, l’utilisation et la palette de la voix, l’instrumentation évidemment, les paroles manipulant les concepts… L’arrière-plan musical est nourri de références connues comme Kirk et Coltrane : ce sont des approches immanquables et évidentes.

Pour moi, cet album représente bien la « Première période », mais au sens positif, c’est-à-dire qu’il symbolise les intentions du groupe à ce moment. Je ne pense pas que ce découpage par période soit artificiel car, sans présumer du reste, sans comparer non plus, le groupe reviendra quelques années après en ayant évolué, en explorant d’autres voies, en s’appuyant aussi sur le « passé » sans se laisser enfermer, comme pour le dé-passer ( !)…

Cet album est aussi comme un paradoxe. Il est un témoin, marqué et ancré dans son époque, tout en restant intemporel car il passe sans problème le test du temps. Comme s’il tenait debout seul, en dépit de tous ses « tics » d’époque.

Sur trois morceaux ( j’en reste à la version sans bonus), ça passe ou ça casse. C’est l’album du paroxysme. A l’image de son mentor. Pawn Hearts. P H.

Traversé d'envolées débridées et d’intuitions impressionnantes, cet album est une aventure qui se déroule sans compromis, avec un parti pris de « tout balancer » « tout sortir » invraisemblable. Le mot « maelstrom » qu’on pioche dans les lyrics est représentatif des thèmes qui s’entrechoquent, paradoxe et apocalypse, démons intérieurs (Tempest in my mind et folie du monde/ de l’humanité, dédoublement/ dualité entre l’angélique et le maléfique. La structure des morceaux avec des segments enchâssés qui se répondent ou s’opposent par ruptures abruptes traduisent les hésitations, le désarroi, l’incompréhension.

Mais, et c’est là que Hammill le parolier a fait fort, les interprétations sont ouvertes, il évoque, il parsème de notations, utilisant symboles ou allégories pour que chaque auditeur se fasse son idée, choisisse « son » aliénation ! La structure de « Plague » s’adapte bien à cette dualité par son alternance de mouvements calmes, étrangement sereins, et de mouvement convulsifs et enragés.

Et, au but du compte, de loin en loin, d'une écoute à l'autre, des fragments subsistent qui marquent à jamais, et font ressurgir, intactes, des émotions...what course is there left but die...the killer lives inside me ...notes de piano....la sauvagerie How can I be free ? how can I get out ? Am I really me ? Am I someone else ? ...(entre autres) ....

Un très très grand album.

Publicité
Publicité
Commentaires
K2
  • description courte (d.c) déconnologie combinatoire (d.c) discontinuité contradictoire (d.c) définition compliquée (d.c) distorsion cohérente (d.c) dispositif caustique (d.c) discrète concision (d.c) double-cloison (d.c) diverses chroniques (d.c)
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité