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K2
20 mars 2006

incoherence - cd

INCOHERENCE, 2004, Peter Hammill

L’ayant réécouté plusieurs fois avant de me lancer dans cette chronique, je note avec satisfaction que certains morceaux ou extraits ne m’ont pas lâché de toute la semaine !

Logorrhea independant of the brain !

S’il n’y a rien de fondamentalement neuf dans cet album semble-t-il , c’est peut-être tout simplement parce qu’il est une synthèse. Je soupçonne d’ailleurs un travail sur l’album étalé sur plusieurs années, un temps de maturation utilisé pour arriver à un « tout » cohérent qui s’assemble et « fonctionne » bien.

When you give your word…Ce disque pour moi est un très bon disque, comme un superbe exercice de style bien maîtrisé, mais pas un chef d’œuvre, car je note des faiblesses (pas forcément les temps faibles en intensité d’ailleurs, plutôt des répétitions qui pouvaient s’abréger dans les morceaux plus « vifs »)  qui me laissent penser que PH a peut-être eu "un peu de mal" à tenir la distance ou à trouver une forme définitive à l'album.

Ce disque me semble manquer aussi de l’urgence et de l’intensité « brutes » d’œuvres phares des années 70, et la production (ou la mise en son) est un peu « claustrophobe », ça manque d’air. Mais ces comparaisons et ces quelques réserves sont à relativiser car je préfère considérer cet album dans son contexte actuel.

Car il y a autre chose qui fait toute la valeur de cette production.

incoherence

 

And when language corrodesIl faut reconnaître qu’il y a du panache à se lancer dans une suite de 40 minutes en 2004, à l’époque du zapping, du fugitif et que ce panache est encore plus grand de discourir sur le langage et son incohérence fondamentale. En traitant musicalement ce thème forcément difficile, un peu abstrait, je trouve que PH ne prend pas ses auditeurs pour des cons, loin de là : il leur fait confiance dans leur capacité à comprendre et interpréter tout cela. Merci à lui. Traiter de cette incoherence (qui fait qu’on ne sera pas compris foncièrement) pendant 40 minutes, eh bien j’y vois aussi une forme de clin d’œil, comme le « serious fun » cher à l’auteur, qui manie finalement le paradoxe (apparent) depuis longtemps ! Cretans always lieEt cela sonne aussi comme un aveu, un coup de projecteur sur toute « l’œuvre » qui ferait penser à « I knew  I was flying blind » pour rappeler une autre suite fameuse de PH même si elle ne dure « que » 20 minutes ! “And if language explodes”

Cet album est tout bonnement une œuvre,typique d’un artiste atypique.

Car  Peter Hammill est toujours là où on ne l’attend pas, sans contrainte ni formatage, ni complaisance.

Il use de sa liberté d’entreprise dans son projet musical, une liberté qu’il défend farouchement.

Précieux ,tellement précieux aujourd'hui. Presque une philosophie de vie, non ?


Note : en rouge, extraits des « lyrics » de l’album
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K2
  • description courte (d.c) déconnologie combinatoire (d.c) discontinuité contradictoire (d.c) définition compliquée (d.c) distorsion cohérente (d.c) dispositif caustique (d.c) discrète concision (d.c) double-cloison (d.c) diverses chroniques (d.c)
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