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K2
9 mars 2006

Chameleon in the shadow of the night - cd

Voici la suite des chroniques des albums solo de Peter Hammill.

Chameleon in the shadow of the night 1973 

découvert en 1983 10 ans après sa sortie et en parler 22 ans après alors qu’il a trente deux ans d’âge ! Vous voyez le tableau !

Pour ma part, impact phénoménal et indélébile, c’est un des albums solos auxquels je reviens le plus souvent, le plus régulièrement. Le ton de l’album est à l’introspection et s’il balaie des thèmes typiques de l’époque 70s avec de grandes interrogations métaphysiques, existentielles , on reçoit néanmoins les confidences d’un artiste hors norme, qui a le talent de s’adresser au plus près à chacun de nous en faisant partager ses doutes sur ce qui est vraiment réel, sur la passion et l’espoir, sur la perte des amis…

Le morceau d’ouverture met les choses au clair d’entrée, comme un direct au foie et rien ne changera vraiment tout au long du disque, certains titres moins noirs sont faussement apaisés et ne changent pas la tonalité d’ensemble. N’oublions pas que le titre est sans équivoque à ce propos !

Chronique de la vie de tournée, German Overalls en fait apparaître l’ennui et les contraintes, les ruptures musicales en montrent les contradictions, comme si l’attention ne se fixait que fugitivement , avec les interrogations sur le jeu, la célébrité …On navigue, on flotte entre le désespoir et le détachement, le cynisme pour se protéger…avec la progression [ what are we doing here / why are we dying here.]

La photo en médaillon sur la pochette est un possible révélateur des interrogations sur la « carrière », comme un message : 

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je suis là avec mes chansons, parce que je veux être là, et vous me prenez comme je suis, en opposition à une tournée / démarche planifiée qui tue peu à peu la sincérité, l’envie et me transforme immanquablement en chien savant, à heures fixes… Il y a beaucoup d'idéalisme là-dedans.

Easy to slip away / Slender threads: On pense aux ami(e)s, au temps qui nous change, à notre négligence aussi, et aux choix que l’on fait qui nous éloignent les uns des autres, et ce qui aurait pu se passer « si »… On l’a tous fait, et ça nous touche, forcément.

Rock and Role:Très bon morceau, certes, il y a des jeux de mots constants avec l’univers de la photo, de l’image mais sur le fond, je n’en saisis pas plus !Musicalement c'est tout bon !

What it’s worth : J’aime bien la flûte là-dessus, une chanson qui serait presque dans l’ambiance « Fool’s mate » car elle semble « légère» venant juste après In THE END !!! Ce morceau me semble parfait à écouter en regardant la pochette intérieure du 33 T en raison des références « jardinesques », mais un coup d’œil aux lyrics révèle une noirceur insoupçonnée si on en reste juste à la musique…

Dropping the torch: En plein dans les interrogations métaphysiques, un morceau à la guitare qui est un de mes préférés, où PH oppose la vie, la liberté, le libre arbitre au confort, à la sécurité, lesquels peuvent mener au conformisme… Le temps qui passe on le sait nous mène au tombeau, et on a tendance à s’enterrer vivants ! J’aime l’intensité intérieure de ce morceau.

IN THE END , coup de tonnerre, Hammill va jusqu’à l’os et nous balance tout, il est là, dans la pièce, on en reste glacé (et on en redemande !)

In the black room / the tower/in the black room : C’est reparti pour les grandes questions, on est dans l’introspection, la création mais c’est très confus, entre les tarots et l’acide, on va pas gagner en clarté ! Il y a même l’aveu (with my head on fire/ I wrote this song, I don’t know who it’s for)

C’est là qu’on est un peu limite (hors-contexte 70s bien sûr) : un peu d’auto-apitoiement ou de complaisance, et c’est musicalement que ça passe le cap en fait.

Pour finir, alors oui, la prise de son est « spartiate » il n’y a pas de compromis, il y a sans doute un manque de moyens aussi, certaines mélodies sont comme enfouies et sont à déterrer peu à peu au fil des écoutes avant d’émerger, magnifiques…

cham3

cham4

Une petite remastérisation, please !

Un album qui pose les bases guitare/piano chez PH, et dans les morceaux qui sonnent « groupe » David Jackson est impérial, comme souvent, c’est-à-dire…toujours ! Je trouve aussi que l’ordre des morceaux est bien fait. Les lyrics sont parfois sur la corde raide, bien plantés dans les 70s, et si on les considère 32 ans après, à la limite du « verbeux » : pour moi l’exemple frappant étant « I was thinking about thinking but it didn’t really get me very far » (je le comprends !) où PH approche et sent le danger de tourner en rond… la virtuosité pure, voilà l’ennemi..

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K2
  • description courte (d.c) déconnologie combinatoire (d.c) discontinuité contradictoire (d.c) définition compliquée (d.c) distorsion cohérente (d.c) dispositif caustique (d.c) discrète concision (d.c) double-cloison (d.c) diverses chroniques (d.c)
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